Désir du risque ou risque du capital, Je m’en vais dépenser mon fric avec velléité normal, J’suis plus qu’un serf moderne de la consommation, J’suis tout au plus, hiatus, un objet de luxe,
C’est ma petite perversion, je me laisse désincarner, Quand j’erre dans les rayons, de la superette de mon quartier, J’achète en promotion un repas surgelé, Des chips et du pâté, et même un câble de télévision
Et j’en vois défiler des désirs fabriqués, Y a ma main qui s’agite dans mon porte-monnaie, Seulement j’ suis au chôme-du, Et j’aurais pt’ être pas dû, reluquer la charrette de cette midinette,
Je sens que j’ vais renverser, l’intérêt financier, De mon hypermarché, j’ vais piquer de l’ agneau prédécoupé, La viande homologuée, du sud a transité par camions frigorifiés Hier ils ont trouvé des réfugiés |
C’est l’ produit hasardeux de ce monde fabuleux, Une simple déhiscence, de notre obéissance, Acheter à foison est une récréation, Qui chiffre par millions les vies sans rémission,
Mais il y a une stratégie, On peut se coucher la nuit Sur des morceaux de cartons Devant la porte du patron
S’asseoir sur le béton, détourner les marchés, Par la contestation, La grève de la consommation,
Approchez, approchez Messieurs et mesdames Aujourd’hui c’est gratuit, on a cassé les prix Entrez dans le magasin et prenez pour un rien Il n’y a pas d’indécence à tromper la balance (3x) |